Le projet du Chemin des Sages naît lors d’une séance du Conseil des Sages formé de 9 femmes et 9 hommes de 60 ans et plus, choisis pour leur sage expérience par les Conseillers municipaux. Ce jour-là, le sujet de réflexion porte sur la question de savoir comment faire vivre notre devise républicaine “Liberté, Égalité, Fraternité” ? 

La naissance du Chemin des Sages

L’idée germa que parsemer la ville de phrases émanant de femmes et hommes illustres, mondialement reconnus pour leur sagesse et leur humanisme, pourrait interpeller la conscience des passants borméens comme touristes. Afin de justifier cet audacieux et innovant projet aux yeux du Maire et de son Conseil municipal, la décision est prise d’allier ce parcours aux plaques historiques qui devaient être installées sur les monuments emblématiques de la ville. Les membres du Conseil des Sages ont alors déterminé le parcours de ce chemin au sein du village médiéval et travaillé sur le support, les textes, les images et symboles de ces plaques.

Le Chemin des Sages Bormes les Mimosas

Le symbole du papillon est choisi car il représente la joie, la beauté, la grâce et la légèreté de l’être. Il renvoie au pouvoir de transformation personnelle par sa forte puissance de renaissance. En effet, avant d’être papillon, cet insecte est d’abord un œuf, puis il devient chenille avant d’être une chrysalide et finalement un papillon. Chaque nouvelle étape symbolise un changement dans la vie, le lâcher-prise sur ce que vous étiez pour apprécier ce que vous êtes devenu. En tant que symbole de la sagesse, cet animal est une source d’inspiration dans la vie. Sous ses apparences fragiles,

le papillon est doté d’une grande force. En effet, sa vie est éphémère (durée de vie de quelques jours à quelques semaines) et cependant, il répand joie et bonne humeur par la grâce et la beauté de son vol, appréciant chaque instant que la nature lui offre. Alors pourquoi ne pas faire comme le papillon, aborder avec confiance tout ce que la vie nous offre, bonne ou mauvaise expérience, car après tout cela ne dure qu’un instant. Ces expériences passées ne sont-elles pas la meilleure préparation à l’avenir nous permettant d’avancer ainsi plus sereins sur les chemins de la vie ?

La biographie de l’Abbé Pierre

Une vie au service des plus démunis : "Frère des pauvres, provocateur de Paix".

Marie Joseph Henri Grouès, né le 5 aout 1912 à Lyon, étudie chez les jésuites puis s’engage dans le scoutisme en 1925  qui marquera sa vie entière. Au retour d’un voyage scolaire à Rome en 1927, il découvre lors de l’étape à Assise, la vie de Saint-François qui oriente sa vocation religieuse. Mais celui que les scouts avaient surnommé “castor méditatif” hésite encore entre la réflexion et l’action : aller “vers le désert pour ne plus penser qu’à Jésus” ou lutter “en terrain ennemi, batailler en militant à grands coups”.

Henri Grouès rentre chez les moines capucins à 19 ans, la branche la plus austère des franciscains et prononce ses vœux le 3 janvier 1937 puis est ordonné prêtre en août 1938. Découvrant les horreurs de la persécution des Juifs et patriotes, il s’engage dans la Résistance en juillet 1942 et prend plusieurs identités clandestines dont celle d’“abbé Pierre”, afin de ne pas être repéré par la Gestapo et la police du régime de Vichy. Il monte des filières de passage dans les Alpes et crée à son domicile un laboratoire de fabrication de cartes d’identité. En février 1943, une loi institue le Service du travail obligatoire (S.T.O.) en Allemagne ; l’abbé Pierre crée des maquis pour les jeunes réfractaires au S.T.O. et, en avril 1943, un bulletin de liaison à leur intention, pour lequel il a besoin d’une secrétaire.

Il rencontre alors Lucie Coutaz, à l’origine assistante sociale, elle devient sa fidèle collaboratrice pendant 39 ans, l’accompagnera dans tous ses combats et sera co-fondatrice d’Emmaüs. En mai 1944, ses chefs lui ordonnent de franchir clandestinement les Pyrénées pour rejoindre de Gaulle à Alger. Après la guerre, l’abbé Pierre est sollicité pour entrer en politique et est élu comme député de 1945 à 1951. En 1947, il loue une grande maison délabrée à Neuilly-Plaisance et fonde Emmaüs. Fidèle à son idéal, il y ouvre une auberge internationale de jeunesse, pour accueillir des filles et des garçons “dont les pères s’étaient entretués peu de temps auparavant et qui découvraient, la paix revenue, de quel point d’abomination l’Homme avait été capable”.

Abbé Pierre

En 1949, l’abbé Pierre rencontre Georges Legay, qui devient le premier compagnon d’Emmaüs. La première communauté se crée à Neuilly-Plaisance. Pour financer ses activités, il participe en 1952 au jeu “Quitte ou double” sur Radio Luxembourg, et remporte 256 000 francs qui permettent d’acquérir un camion et de nouveaux terrains. Par les maraudes qu’il effectue, l’abbé Pierre réalise l’urgence de la situation pour les mal-logés. Révolté et affecté par la situation, il lance un appel le 1er février 1954. Celui-ci entraîne un grand élan de solidarité populaire, et la réaction politique tant attendue pour la construction de logements.

Au cours de ses voyages, il partage l’expérience d’Emmaüs et suscite la création de groupes Emmaüs dans de nombreux pays en Europe, en Amérique du Sud et en Asie. En 1963, rescapé d’un naufrage, il comprend l’urgence et la nécessité de créer une structure permettant de fédérer tous ces groupes. “Frère des pauvres, provocateur de Paix” : cette expression, placée par l’abbé Pierre en exergue de son curriculum vitae de 1967, est un véritable fil rouge : elle nous donne le but ultime de ses multiples combats à l’échelle de la planète, sa vie durant, dont beaucoup lui ont valu une renommée internationale. Outre le M.U.C.M. devenu Mouvement universel pour une Fédération Mondiale (M.U.F.M.), l’abbé Pierre fut fondateur, dirigeant ou simple adhérent de nombreuses organisations fédéralistes, mondiales ou européennes. Le 22 janvier 2007, il meurt à l’hôpital Val-de-Grace de Paris.

La chapelle Saint-François

La chapelle Saint-François de Paule et son ancien cimetière attenant sont des lieux chargés d’histoire à Bormes les Mimosas. L’histoire de la chapelle remonte à l’époque du roi Louis XI, qui, se sentant proche de la fin de sa vie en 1483, a fait appel à un moine italien renommé : François de Paule. Le religieux et ses compagnons ont traversé la mer agitée pour se rendre en France, mais ont été confrontés à la fermeture des ports en raison de l’épidémie de peste qui sévissait dans le pays. Saint-François de Paule trouve refuge et hospitalité dans le village de Bormes. En reconnaissance de ces moments de repos bienvenus, il promet de protéger le village contre l’épidémie. En 1519, après sa canonisation, les habitants de Bormes lui firent construire une chapelle.

L’histoire de la chapelle est liée à la confrérie des Pénitents de Saint-François, créée en 1576 à Bormes. Initialement établie dans la chapelle Saint-Sébastien, la confrérie transfère son siège dans la chapelle Saint-François le 25 avril 1653. La construction de cette dernière s’étend approximativement de 1519 à 1653, mais il est impossible de retracer précisément son origine. De 1653 à 1773, la chapelle sert exclusivement de siège à la confrérie des Pénitents Blancs. Ensuite, de 1773 à 1783, elle est également utilisée comme paroisse pendant la construction de l’église Saint-Trophyme actuelle. En 1791, la chapelle est vendue comme bien national et destinée à être transformée en moulin, mais elle est rachetée par les Pénitents en 1828. Ces derniers l’occupent jusqu’à leur disparition en 1872.

La Chapelle Saint-François de Paule est un site classé depuis le 13 juillet 1926, en tant que “site et monument naturels de caractère artistique”. Elle est également inscrite comme “Village et ses abords” depuis le 12 février 1962 et classée Monument Historique depuis le 11 avril 1963. Elle est aujourd’hui une propriété communale. Elle se distingue par sa position exceptionnelle et sa valeur pittoresque. De nombreux artistes, peintres, dessinateurs et photographes ont tenté de capturer sa physionomie. Parmi eux, Jean Charles Cazin a consacré une grande partie de sa vie d’artiste à ce site. À l’intérieur de la chapelle, on peut admirer un retable en bois doré du XVIIe siècle surmontant le Maître-Autel en marbre blanc, ainsi que des statues de Saint-François de Paule datant de la fin du XVIIIe siècle.

En 2020, plusieurs objets classés étaient présents dans la chapelle, dont des tableaux et des statues reliquaires.

Baludik Chemin des Sages

Retrouvez aussi le Chemin des Sages sur Baludik !

Pour découvrir le parcours ludique et géolocalisé, scannez ce QR code. Jeux et surprises vous attendent avec l’application Baludik.

Ce contenu vous a été utile ?